PRÉVENTION SANTÉ

Santé mentale : un enjeu majeur pour les entreprises en 2025

Risques Psychosociaux (RPS) : quelles obligations légales pour les entreprises ?

La France a choisi de faire de la santé mentale la grande cause nationale de 2025, une décision qui reflète l’urgence de la situation. Actuellement, 1 Français sur 5 est concerné par des troubles de santé mentale, et en 2023, 44 % des salariés déclaraient se trouver en détresse psychologique. Ces données alarmantes mettent en lumière un véritable enjeu de société.

La santé mentale ne se résume pas à l’absence de troubles : elle représente un état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de surmonter les défis du quotidien, de travailler efficacement et de participer activement à la vie de sa communauté. Elle constitue une condition de la Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT), essentielle au bien-être individuel et collectif.

– Pourquoi agir pour la santé mentale au travail ?

Les risques psychosociaux (RPS), qui regroupent des situations de travail où les contraintes organisationnelles, relationnelles ou environnementales affectent la santé mentale, ont des répercussions profondes. Ces impacts, à la fois sur les individus et les entreprises, demandent une attention particulière pour préserver le bien-être et la performance globale.

– Les conséquences sur les individus

Une mauvaise santé mentale au travail peut bouleverser la vie des collaborateurs, sur plusieurs plans :

Impact émotionnel : Le mal-être génère des états négatifs tels que la tristesse, l'anxiété et une perte de motivation. Ces perturbations affectent directement la créativité et la capacité à s’investir dans le travail.

Altération des capacités cognitives : Le stress chronique diminue la concentration, complique la prise de décision et augmente les erreurs professionnelles. Les troubles de la mémoire, fréquents, rendent difficile la gestion des informations.

Changements comportementaux : L’isolement, l'irritabilité ou une baisse de l’empathie sont autant de signes de détresse psychologique. Ces comportements impactent négativement l’ambiance de travail et les relations interpersonnelles.

Problèmes physiques : Le stress a des répercussions directes sur le corps, provoquant troubles du sommeil, fatigue chronique, tensions musculaires, voire des pathologies plus graves comme l'hypertension ou les maladies cardiovasculaires.

– Les conséquences sur l’entreprise

Les impacts des RPS ne s’arrêtent pas aux individus, ils affectent également la santé et la performance de l’organisation dans son ensemble.

Instabilité des effectifs : Le turnover s’accroît. Les départs fréquents entraînent une perte de compétences et de connaissances, perturbent la cohésion des équipes et freinent les opérations quotidiennes.

Impacts financiers : Les absences prolongées liées aux troubles psychologiques désorganisent les activités. Les coûts liés au recrutement et à la formation de remplaçants impactent donc le budget.

Performance et engagement diminués : Les collaborateurs stressés sont moins efficaces, créatifs et motivés. Ce désengagement se traduit par moins d’implication dans les projets et une baisse de la qualité du travail.

Détérioration du climat de travail : Les tensions, alimentées par des conflits dans les équipes ou un stress chronique, affectent la communication et la collaboration.

– Les facteurs aggravants des RPS

Certains éléments viennent amplifier ces conséquences :

Déséquilibre professionnel : Une surcharge de travail ou un manque de ressources favorisent la fatigue, le désengagement et les troubles physiques comme les troubles musculosquelettiques (TMS) ou du sommeil.

Conflits non résolus : Qu'ils soient internes ou externes, ils amplifient les tensions et augmentent les risques de détresse psychologique et d’épuisement émotionnel.

Stress chronique : Lorsqu’il s’installe durablement, il peut engendrer des troubles graves tels que l’anxiété, le burn-out ou la dépression, affectant profondément la vie des individus et l’organisation.

– Le cadre légal et éthique

Santé mentale et RPS, les impacts sur l'enteprise

Selon l’article L4121-1 du Code du travail, l’employeur doit garantir la santé physique et mentale des salariés. Cela passe par l’identification des risques psychosociaux, la mise en place de mesures préventives et un suivi rigoureux. Au-delà de cette obligation légale, les entreprises ont une responsabilité morale : créer un environnement de travail bienveillant et motivant, essentiel pour attirer et fidéliser les collaborateurs. Investir dans la santé mentale des collaborateurs n’est pas seulement éthique, c’est aussi stratégique. Des équipes en bonne santé mentale sont plus performantes, créatives et engagées.

Que faire pour prendre soin de la santé mentale de ses équipes ?

– Identifier et prévenir les signaux faibles

Cette démarche repose sur la formation des managers et des RH pour repérer les premiers signes de mal-être, tels que l’irritabilité, la fatigue persistante ou l’isolement. Former les collaborateurs et les managers à la gestion du stress est essentiel pour les aider à reconnaître et à traiter ces signes avant qu’ils n’affectent gravement la santé mentale. Il peut être également conseillé de mettre en place un suivi régulier des indicateurs tels que l'absentéisme, le turnover et la satisfaction, afin de détecter les éventuels dysfonctionnements au sein de l’équipe et ajuster les actions de prévention en fonction des retours.

– Créer un environnement de travail favorable

Cela commence par :

Adapter les charges de travail pour éviter le bore-out et le burn-out, en ajustant les tâches selon les compétences et le temps de chacun.

Favoriser l’autonomie est également crucial. En permettant aux employés de prendre des initiatives et en écoutant leurs besoins, on renforce leur engagement et leur bien-être.

Organiser des enquêtes anonymes ou des entretiens réguliers permet de détecter rapidement d’éventuels signes de détresse et d’ajuster les pratiques en fonction des retours des collaborateurs.

Promouvoir l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle en proposant des horaires flexibles ou du télétravail aide à réduire le stress et à améliorer la satisfaction des employés, tout en augmentant la productivité.

– Encourager le bien-être individuel

C’est un pilier essentiel pour maintenir une bonne santé mentale au travail. D’où l’intérêt d’en parler avec ses collaborateurs et de les pousser à travailler dessus.

Favoriser des pratiques de relaxation : La méditation, le yoga et la relaxation aident à réduire le stress et à améliorer la concentration.

Promouvoir l’exercice physique : L’activité physique diminue l’anxiété et améliore l’humeur, ce qui renforce le bien-être général des collaborateurs.

Encourager la déconnexion : Selon une étude Ifop, 65 % des salariés ont du mal à se déconnecter après le travail, ce qui peut mener à l’épuisement. Favoriser des moments de déconnexion est essentiel pour préserver la santé mentale.

Renforcer le soutien social : Un réseau de soutien solide au travail et en dehors est important pour faire face aux difficultés.

Ces initiatives peuvent être intégrées aux pauses sur le lieu de travail, favorisant ainsi une dynamique collective. En s'impliquant ensemble, les collaborateurs sont davantage motivés à adopter de bonnes pratiques, ce qui peut générer des effets significatifs sur la productivité, tout en réduisant l’anxiété et le stress.


En intégrant la santé mentale au cœur de leur stratégie, les entreprises ne se contentent pas de répondre à une obligation légale ou éthique : elles investissent dans un avenir où bien-être et qualité de vie au travail vont de pair. Si les bonnes pratiques évoquées dans cet article constituent des pistes, chaque organisation doit trouver des solutions adaptées à ses spécificités. Dans cette optique, nous proposons des ateliers dédiés à la prévention des risques psychosociaux, afin d'aider les entreprises à mettre en place des actions concrètes pour soutenir le bien-être de leurs collaborateurs et prévenir les conséquences du stress au travail.